Après un sinistre, votre assureur automobile dépêchera un expert d’assurance pour évaluer les dégâts matériels et estimer le montant des dommages.
Dans le cas où son diagnostic ne vous convient pas, vous pouvez faire appel à un expert d’assuré.
Contre-expertise automobile : première évaluation des dommages par l'expert d'assurance
Dégâts matériels
L’expert d’assurance va venir constater les dégâts matériels, estimer l’indemnisation et évaluer les conséquences financières de l’accident. Cette estimation se fera selon les garanties de votre contrat d’assurance et les options auxquelles vous avez souscrit.
L’expertise des dommages n’est pas systématique. Celle-ci étant à la charge de l’assureur, ce dernier n’enverra pas d’expert :
- si les dégâts sont limités ;
- si l’indemnisation s'avère être faible (notamment après déduction de la franchise).
Il est vivement conseillé de suivre le travail de l’expert :
- d’abord pour comprendre l’évaluation des dommages et de l’indemnisation ; mais aussi
- pour être en mesure de contester le diagnostic, s’il ne vous convient pas.
Bon à savoir : l’indemnisation ne peut excéder la valeur du véhicule (sauf dans le cas d'une garantie « valeur conventionnelle »).
Dommages corporels
L'évaluation des dommages corporels incombe généralement à un médecin spécialiste de l'évaluation du préjudice corporel.
Il est désigné par l'assureur, mais il vous est possible et conseillé de vous faire assister lors de l'expertise par un médecin-expert de victime (aussi dénommé médecin de recours), rompu aux opérations d'expertise médico-légale..
Si une procédure judiciaire est ouverte, c'est le tribunal qui se chargera de mandater un médecin-expert judiciaire.
Dans les deux cas d'expertise amiable ou judiciaire, pour choisir le médecin-expert qui vous assistera, une liste des médecins-conseils peut vous être délivrée :
- soit par l'Association Nationale des Médecins Conseils de Recours, 23, boulevard Delessert à Paris (75016) ; demande par courrier : liste contre envoi d'une enveloppe timbrée à votre adresse ;
- soit par Internet : rendez-vous sur le site www.anameva.com pour consulter la liste de médecins-conseils de l'Anameva (Association Nationale des Médecins-conseils de Victimes d’Accident) ;
- soit par les diverses associations d'aide ou de défense des victimes (vous en trouverez les coordonnées sur internet).
Dommages matériels : l'expert d'assuré dans le cas d'une contre-expertise automobile
Ses services
En cas de contestation du rapport d'expertise initial déposé par l'expert de votre assureur, une contre-expertise des dégâts matériels sera nécessaire.
Il vous faudra faire appel à un expert d’assuré :
- qui viendra défendre vos intérêts en démontrant le bien-fondé de votre contestation, afin de faire croître le montant de votre indemnisation ;
- qui se chargera de la gestion complète du dossier, des formalités administratives du début du sinistre jusqu'à l'indemnisation.
Comment le choisir ?
Pour engager un expert d’assuré, renseignez-vous sur ses qualifications ou privilégiez le bouche à oreille, car ce métier n’est pas réglementé.
- Si l'expert est théoriquement indépendant et libéral, la plupart des experts automobile sont affiliés à une compagnie par laquelle ils sont mandatés régulièrement.
Bon à savoir : trouver un expert d'assuré complètement indépendant s'avère souvent difficile.
- Pour que la contre-expertise soit entièrement indépendante, prenez le temps de bien choisir votre expert en vérifiant sa qualification.
Quels tarifs ?
L'intervention d'un expert d'assuré coûte en général au minimum 150 €.
Bon à savoir : l’intervention de cet expert permet d'augmenter l’indemnisation en moyenne de l'ordre de 20 %. Il est donc important d'estimer l'utilité de son intervention au préalable.
Contre-expertise automobile : règlement du litige
À l'issue de cette contre-expertise, il y a trois cas de figure possibles.
- L’expert d’assuré aboutit aux mêmes conclusions que l’expert d’assurance :
- le litige disparaît ;
- l’indemnisation se fera sur la base du rapport initial de l’expert mandaté par l’assureur.
- L'expert d'assuré et l'expert de l'assureur se mettent d'accord sur un montant des dommages réévalué :
- l'expert de l'assureur modifie son rapport dans le même sens ;
- l'indemnisation se fait sur les bases du montant arrêté en commun par les deux experts.
- Les deux experts ne parviennent pas à se mettre d'accord sur l'évaluation des dommages ou du véhicule :
- un troisième expert choisi par les deux parties se chargera d'arbitrer le différend ;
- les honoraires du tiers-expert sont partagés entre les deux parties ;
- selon les conditions du contrat d'assurance, le litige sera clos et réglé amiablement sur la base du rapport du tiers-expert ou tranché par un expert judiciaire si le contrat prévoit la possibilité pour l'assuré de porter le litige devant un tribunal.