Le statut étudiant peut ouvrir de nombreux avantages, mais ce n'est pas un point fort lorsqu'on souhaite assurer sa voiture.
En effet, beaucoup d'assureurs se méfient des étudiants. Il peut être difficile de gagner leur confiance.
Assurance auto étudiant : que craignent les assureurs ?
L'usage professionnel « étudiant » n'est pas, à proprement parler, une profession comme les autres. C'est pourquoi de nombreux assureurs refusent d'assurer les étudiants, ou les surpriment fortement.
Ceci d'autant que pour, un assureur, « étudiant » rime souvent avec « jeune conducteur ».
Une clause d'usage professionnel spécifique
L'étudiant n'est pas assimilé à un travailleur. Il ne peut donc pas bénéficier de l'usage « salarié », réservé aux gens qui travaillent, ou de celui de « fonctionnaire » (destiné à la fonction publique et aux professions assimilées).
Paradoxalement, bien qu'il soit souvent sans ressource, l'étudiant se voit donc demander une prime plus élevée qu'un jeune ouvrier ou salarié.
La surprime « jeune conducteur »
Bien souvent, l'étudiant présente en plus le handicap d'avoir un permis de conduire de moins de 3 ans et de ne pas avoir encore été assuré.
C'est pourquoi il est soumis aux majorations de prime prévues par l'article A 335-9-1 du Code des assurances :
- Cette surprime de 100 % s'applique aux personnes (jeunes ou adultes) ayant un permis de conduire de moins de 3 ans et/ou ne pouvant justifier d'une assurance effective pendant les 3 dernières années.
- La surprime est réduite à 50 % la deuxième année, si aucun sinistre responsable n'a été déclaré.
- L'année suivante, la surprime est encore réduite de 50 % dans les mêmes conditions, ce qui situe la majoration de la troisième année à 25 % du tarif de base.
- Bien entendu, chaque année sans sinistre est récompensée par un gain de bonus. Après trois ans sans sinistre, la prime est au coefficient de 0,85.
Bon à savoir : cette majoration de première année est réduite de moitié si la personne a obtenu son permis de conduire dans le cadre de la conduite accompagnée.
Étudiants : comment choisir son assurance auto ?
Le budget consacré à l'assurance d'une voiture pèse lourd dans le budget global d'un étudiant.
C'est pourquoi il convient de tout mettre en œuvre pour tenter d'en abaisser le coût, tout en restant correctement assuré.
Facteurs de tarification à la baisse
Un certain nombre de points peuvent permettre de faire diminuer le coût de votre assurance :
- Si vous avez obtenu votre permis de conduire par le biais de la conduite accompagnée, peut-être êtes-vous toujours déclaré comme conducteur du véhicule de vos parents. Si c'est le cas, demandez à leur assureur à quelles conditions il peut vous garantir.
- Si vous êtes désigné comme conducteur d'un véhicule parental, peut-être avez-vous acquis du bonus sur ce contrat. Faites établir une attestation.
- Votre véhicule a plus de 6-8 ans ? Assurez-le au tiers. Sa valeur vénale est faible et l'assurer en dommages coûte cher.
- Vous roulez peu ? Interrogez les assureurs proposant des formules d'assurance « petit rouleur » (en général jusqu'à 7 000 ou 8 000 km). Vous économiserez environ 10 %.
- Utilisez Internet et les comparateurs d'assurance pour détecter les assureurs et courtiers spécialisés. Ceux-ci proposent des contrats et des tarifs adaptés aux jeunes conducteurs et étudiants, ainsi qu'à leur budget. Ce n'est pas une majorité, mais il en existe .
Ce qu'il ne faut surtout pas faire
Quand on a un petit budget, pour payer moins cher, il est parfois tentant de travestir la vérité.
C'est ainsi que certains sont parfois amenés à assurer au nom de leur père ou de leur mère, une voiture dont ils sont en réalité le conducteur habituel :
- Ceci constitue une fausse déclaration au sens de l'article L 113-8 du Code des assurances.
- En cas de sinistre, le pot-aux-roses serait vite découvert par les enquêteurs de l'assureur (sachez qu'ils se voient confier quasi systématiquement ce genre de dossier pour approfondissement).
- La nullité du contrat est alors prononcée. Si les tiers victimes sont indemnisés par le Fonds de Garantie, celui-ci peut alors se retourner contre vous pour se rembourser.
Il est donc plus prudent de s'assurer directement à son nom. Plus vous attendez et moins vite vous aurez l'ancienneté et le bonus propre à faire diminuer votre prime.
En outre, inutile de rappeler que le défaut d'assurance est durement sanctionné et que là aussi, le Fonds de Garantie a un recours, votre vie durant.
Enfin, s'il existe une garantie complémentaire sur laquelle il ne faut pas faire l'impasse, même pour motifs économiques, c'est bien la garantie du conducteur. Sans elle, souvenez-vous que vos préjudices corporels ne sont pas indemnisés dans le cas d'un accident dont la responsabilité vous incomberait.